Stalacmick, modérateur ici, archéologue là-bas,

Je me signale volontiers, voilà : récemment j'ai concrétisé ma jeune carrière de professionnel dans une spécialité très précise de la recherche en préhistoire... ce qui fait de moi un amateur sur à peu près tous les autres sujets ! J'ai donc bien ma place ici, moi votre semblable. Il n'y a guère que dans mon domaine de connaissance, la préhistoire, que je m'aventurerai ici, surtout si vous en parlez d'abord ! À part ça, je suis susceptible de m'intéresser à toute chose du passé à partir du moment où je trouve qu'elle tient du génie humain. L'origine d'un mot génial, d'une note de musique géniale, d'un son génial, ou le moindre détail de la vie d'un génie, c'est aussi de l'archéologie pour moi, à la fois dans la méthode et l'émotion de ma démarche.
J'ai recherché et découvert mon premier site préhistorique dans la cour (en terre batue) de mon école à l'âge de 9 ans ; les vestiges se trouvent aujourd'hui dans les réserves d'un musée. À la même époque, galvanisé, j'ai même creusé clandestinement un vieux site archéologique depuis longtemps à l'abandon, pendant une heure au piochon, pour quelques silex taillés que je considérais déjà comme un trésor. Partout où ma pré-adolescence musardait, avec ou sans détecteur de métaux, les monnaies et vestiges se livraient à moi à tombeaux ouverts, comme si le passé voulait attirer mon existence sans lendemain. Je lui ai toujours tout cédé, et l'avenir m'a donné raison. Mais ce qu'il faut surtout retenir du début de mon histoire, ce qui blanchit rétrospectivement mes actes répréhensibles de « collectionneur d'objets archéologiques », je vais vous dire quoi : c'est que sans le lien intime et charnel et sacré et télépathique et mystique et j'en passe, entre vous, l'objet archéologique que vous tenez dans votre main et bichonnez et restaurez tout fébrilement, et le Matusalem qui l'a créé à son embryon d'époque, sans cette émotion là, ma parole il n'y a ni archéologie ni archéologues ni rien du tout... C'est tout une société qui fait Pschiiiiiit... J'y reviendrai dans un autre post sur ce forum, à la rubrique « Qu'est-ce qu'être amateur et professionnel en archéologie ? »...
La suite, ce fut la première expérience d'un chantier de fouilles, à l'âge de 12 ans, sous les bottes bienveillantes d'un viel érudit local de 90 ans, mon mentor, que d'aucuns appellaient archéologue, et grâce auquel j'ai ce respect éternel pour les amateurs du siècle passé. Ensuite, tous les étés de ma vie passés sur des chantiers de fouilles professionnels n'ont jamais eu la saveur du premier.
Toute ma scolarité jusqu'à la thèse et les post-docs s'est faite d'une traite selon ce fil rouge. Au passage, si je chope l'archéologue qui a osé prétendre noir sur blanc dans une interview publiée dans la revue ArchéoJunior tombée sous mes chastes yeux d'ado opiniâtre fougueux, que gnagnagna « tout bon archéologue doit nécessairement avoir son Bac Scientifique », je vais physiquement lui donner un aperçu des années de souffrance monacale et de gâchis humain qu'il m'a infligées, ce bougre d'inconséquent ! C'est après le Bac, n'importe quel, patate trop cuistre, que les études d'archéologie commencent enfin, et les compétences à acquérir sont d'une tout autre nature que des chiffres, banane flambeuse ! Alors roulez (sur sa tronche d'universitaire) jeunesse!
M'enfin après tout, je suis à la fois privilégié et prédestiné, ma bonne étoile m'a amené à être rattaché à plusieurs universités dans plusieurs grandes villes, puis plusieurs pays, Espagne, Hollande, Chine. Et jamais nanti, hardi petit ! Flexibibi ! Toujours la bosse, une, trois casquettes, sacrifices, ascétisme, ma caravane passe... Une autre preuve de ma liberté : je finis modérateur bénévole sur ce forum, et je ne vous y cache rien! Alors faites-moi plaisir, tâchez d'en faire autant dans vos posts et questions sur ce forum ;-)

Merci, Stalacmalick,

Bienvenue chez toi. Bravo pour la qualité et l'enthousiasme de ta présentation. Belle faconde !
Au plaisir de te lire